Blog des Salarié(e)s de Coca-Cola Europacific Partners qui croient au pluralisme syndical. Plateforme d'Information de ce qui se passe dans le monde de Coca-Cola.
Éditorial de Jean-Claude Mailly, Secrétaire général de Force Ouvrière
Force Ouvrière a toujours considéré la négociation collective comme un outil de progrès social. Elle doit permettre d'améliorer les droits des travailleurs en octroyant aux salariés des droits
supplémentaires à ceux du code du travail. Mais ce principe de faveur est régulièrement battu en brèche, attaqué par les assauts d'un patronat qui veut que la négociation permette de déroger à
la loi, c'est-à-dire de prévoir des dispositions moins favorables. Grâce à des centrales syndicales fortes et responsables telles que F0, le pire a jusqu'alors été évité. Mais la loi du 20 août
2008 déstructure un peu plus encore les droits des travailleurs. Comment ? En favorisant la pénétration dans l'entreprise des syndicats non affiliés à l'une des cinq centrales, et donc en
encourageant la mise en place de syndicats « jaunes » qui pourront signer des accords dérogatoires. En éloignant les organisations de leurs responsabilités syndicales en leur donnant une charge
électorale, c'est-à-dire en les obligeant à pratiquer le marketing électoral. Il est plus complexe de présenter aux salariés le refus d'une augmentation du temps de travail, chantage présenté
par la direction en échange d'une renonciation à la délocalisation, que de leur faire les éloges des nouveaux chèques cinéma ou théâtre.
On peut difficilement demander à la même personne d'être délégué syndical, élu au CE et de continuer à effectuer le même travail / La politique d'épuisement des militants est engagée. Mais nous
avons de la ressource. Nous devons nous recentrer sur notre mission principale, qui est de défendre l'intérêt collectif de la profession, revendiquer, obtenir, mobiliser... Nous avons déjà fait
des démonstrations de force les 29 janvier, 19 mars, et 1 mai. Et ce n'est pas fini. Le monde marche sur la tête. Ensemble, nous pouvons le remettre sur ses pieds. La question devient
existentielle pour beaucoup, et les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités. L'urgence sociale est indéniable.