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Publié par Carlos

coca legendegrigny.pngN°73      

La fin de l'Américan Dream

 

Lors de la journée de présentation des objectifs annuels, la direction nous a rappelé que nous fêtions le 125ème anniversaire de la marque Coca-Cola et le 25ème anniversaire de l’usine de Grigny. A n’en pas douter, c’est bel et bien une année que nous ne sommes pas prêts d’oublier.

Il est difficile pour Force Ouvrière de se réjouir et de partager le rêve éveillé du TOP MANAGEMENT. Tandis que les privilégiés vivent dans le XVIème arrondissement, côté Roland Garros, à d’autres, on propose le rêve toulousain.

C’est une modernisation, plutôt une révolution brutale, qui s’apprête à balayer nos méthodes de travail. Mais est-ce, en dévalorisant nos compétences, en augmentant la charge de travail, en responsabilisant certains et en déresponsabilisant d’autres, en modifiant en profondeur notre équilibre vie privée/vie professionnelle, que l’entreprise «Ouvre du Bonheur »  pense proposer un avenir radieux ?

C’est sûr que pour une partie des salariés, depuis 2005 et ses premiers Plans Sociaux (les plates formes logistique, le service vending, les services informatique, administratif, finance et RH  …), c’est la fin du rêve américain. Celui d’une entreprise qui nous faisait croire que nous étions membres à vie d’une grande famille et de l’Université Coca-Cola. Une entreprise où nous étions reconnus pour nos compétences et où nous pouvions évoluer.

 

L'usine de demain


Nous souffrons aujourd’hui, d’un manque d’authenticité, d’une incapacité chronique à pouvoir nous projeter dans une entreprise en perpétuelle restructuration. Pourquoi s’engager si demain nous ne sommes plus là ?

Certains ont d’ailleurs préféré quitter d’eux-mêmes l’entreprise, certainement déçus ou dégoûtés par la manière dont ils sont reconnus et éventuellement récompensés. Peut-être aussi à la recherche de plus de stabilité et motivation ? Et ce n’est pas fini…

Nous travaillons pour un employeur qui hormis son image et le nombre de caisses vendues, se soucie peu de ceux qui ont fait sa richesse. La direction fait plus attention à la « Score-card », à l’omniprésence du reporting « Line View »  et à ses FTE (Full Time Equivalent : Equivalent temps plein).

Ca ne colle pas avec la belle image d’entreprise sociétale et responsable. Il y a désaccord entre la tête et le corps. Cela proviendrait-il de la dématérialisation rampante de tous liens qui dégrade notre collectif de travail, celui-là même qui à construit la société Coca-Cola Ent ? Ne sommes-nous pas aussi à la limite du modèle de l’individualisme triomphant où la somme des intérêts individuels devrait servir l’intérêt collectif, selon l’une des théories de l’économiste Adam Smith ?

Aujourd’hui les usines font partie de la Supply-Chain européenne. A ce titre, il faudrait maintenant uniformiser, harmoniser, moderniser, rendre plus performant l’outil de production. Peut-on espérer une réussite d’un projet si destructeur en termes de savoir et d’emploi ? Sommes-nous en mesure d’assimiler une mutation si rapide ? Quel avenir pour chacun de nous et à quel poste ?

 

 Une seule garantie, une proposition d’emploi sera faite à chacun, alors de quoi se plaint-on !


Face à tant de flou artistique où tous les coups sont permis, et dans le silence savamment orchestré par l’employeur, rien n’a jamais été aussi incertain. Cette situation voulue ne sert qu’à mieux manipuler les esprits et  arriver à l’objectif fixé en fin d’année : Que chacun de nous se positionne et facilite le travail de la direction, toujours aussi peu loquace. L’employeur, étant mal à l’aise, aurait-il mis de coté son management local pour réfléchir à ce plan ? Les questions n’ont que des réponses évasives ou des silences. Les bruits de couloir, eux, nous laissent penser que la plupart des postes sont déjà attribués et que finalement la bourse à l’emploi n’est que de la poudre aux yeux.

La question se pose entière, puisque pour certaines fonctions, le salarié est trop ou pas assez diplômé (ou compétent). C’est à se demander si l’employeur souhaite vraiment que le poste soit occupé en interne ou bien si ce n’est pas un poste voué à disparaître!

Alors que l’employeur affirme qu’il y a un poste pour chacun de nous sur Grigny, il est très étonnant que des invitations pour des départs à Toulouse soient proposées.

L’employeur semble tomber des nues car à peine 3 candidats ont accepté une visite de Castanet-Tolosan. Est-ce purement par convenance ou bien leur communication n’est pas bonne ?

Le signal a été très clair aussi bien en CE qu’en CCE, où la direction a froidement rappelé que si nous, salariés, ne nous positionnions pas, elle trancherait.  C’est la politique de la main de fer dans un gant de velours !  

 

Cherchons 1 technicien de maintenance-informaticien-siropier-logisticien et parlant le letton ou le javanais (çà peut servir !)

 

L’étendue des tâches, la polyvalence poussée à l’extrême voilà l’avenir. C’est la voie qui nous est toute tracé pour l’excellence. Nous ne pouvons que nous révolter contre un plan qui ne tient absolument plus compte des compétences acquises. La signature de notre contrat de travail a été faite avec l’engagement de l’employeur de l’assurance d’une sécurité physique, psychique et morale, sur notre lieu de travail. Quand l’employeur, pour une poignée de dollars sur chaque action, détériore les conditions de travail en y apportant du stress et de la crainte, respecte-t-il vraiment son contrat ?

Quelle valorisation peut-on espérer alors que les compétences et les responsabilités augmentent ? Rien ne semble avoir été prévu, en dehors de la surcharge de travail et d’être seul devant des machines complexes. Si les Icon’s sont le credo de Coca-Cola, pour nous, c’est notre fiche de paie ! Force Ouvrière veut un vrai débat et une vraie négociation loyale sur ce point.

 

 

 Le CE, le CHSCT et les DP : rôles primordiaux

 

Nous rappelons l’importance de ces instances. Dans notre usine, il est plus que jamais essentiel que le Comité d’Etablissement valide rapidement les procès-verbaux et que ceux-ci soit affichés pour permettre à tous les salariés sans distinction de comprendre et de réfléchir sur la situation. Il y en a marre des bruits de couloir et des on dit. Seule une élite détiendrait précieusement l’information sur l’avenir du site ? Si l’employeur se satisfait de cette situation, nous déplorons ce manque de transparence et attendons une information régulière et précise de tout ce qui se dit dans ces réunions. Le CHSCT doit s’emparer de ses modifications et travailler avec la direction pour s’assurer que notre santé et nos conditions de travail ne seront pas dégradées par ces projets futuristes. La qualité de vie au travail n’est pas à sacrifier sur l’autel de la performance! Vos délégués du personnel sont là principalement pour pointer auprès de l’employeur tout manquement aux différents textes (code du travail, convention collective, accords d’entreprise et d’établissement …) qui gèrent les relations de travail et réclament à l’employeur leur application. S’ils ne sont pas entendus, ils peuvent interpeler les services publics. Aujourd’hui, ils sont le garde fou mais la barrière est mise après le précipice !

 

Notre combat


Ce que Force Ouvrière veut :

Lors de la dernière réunion du CCE, l’employeur a évoqué la possibilité de réunion ayant pour objectif, la mise en place d’un accord relatif, entre autre, aux modifications d’horaires des salariés. Il est temps que le salarié connaisse « les règles du jeux » que l’employeur veut lui faire jouer et connaisse le plan avec les tenants et les aboutissants, pour faire un choix éveillé. Si je change de statut demain qu’elle sera l’impact ? Que signifie passé au forfait ? Un grade c’est quoi, la convention collective ne connait pas cette appellation et l’accord de 1993 non plus ? Si je deviens un super opérateur demain, j’y gagne quoi ? Bien sûr, les explications sont données en face à face, mais le discours est-il identique pour tous les collègues ? Nous voulons que ce débat concerne toutes les modifications de rythme de travail, du posté en horaire de journée et inversement. Nous voulons également que le débat englobe la problématique des mobilités. Que gagnerait un salarié posté en Ile-de-France, devant partir occuper un poste égal en Province et en horaire de journée, en dehors d’une perte financière très importante et inacceptable ?  Nous rappelons que l’harmonisation est un choix structurel unilatéral de Coca-cola que nous ne souhaitons pas. Nous affirmons qu’elle sera néfaste à court terme pour l’entreprise mais surtout immédiatement pour nos emplois. De l’avis de tous les partenaires sociaux et experts, c’est une erreur grossière.

 

Nous contacter sur Grigny  : FOCOCACOLA.GRIGNY@GMAIL.COM


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