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Publié par André

No19     

22-juin-2000   
 
Nos Editorial:  

RESTONS VIGILANTS SUR L'APPLICATION DES ACCORDS D'ENTREPRISE

 

Les deux lois Aubry des 13 juin 1998 et 19 janvier 2000 relatives à la réduction négociée du temps de travail ont introduit pour les syndicats une obligation de négocier sous peine de laisser passer les salariés de leur entreprise dans une classe inférieure.

En créant des lois d'entreprise différentes qui pourront difficilement introduire des jurisprudences protectrices communes, les lois Aubry vont montrer aux salariés que leur mobilisation et leur syndicalisation sont nécessaires pour que les accords s'appliquent sans coup fourré de la part de l'employeur.

Les fédérations syndicales, dont notre Fédération de l'alimentation FGTA-FO, ont su mettre en oeuvre des cadres de réduction du temps de travail sans perte de salaire.

Au sein de Coca-Cola Entreprise, notre syndicat Force Ouvrière a osé faire le pari d'un large débat au sein des groupes de travail, puis d'analyses publiques régulières à travers ce journal "Quelles Nouvelles".

Nous avons défendu pied à pied les revendications des salariés en refusant de signer les prétentions de l'employeur qui risquaient de remettre en cause des droits fondamentaux. Les quelques concessions faites sont compensées par d'autres avantages et l'accord a paru à nos syndiqués comme un accord favorable aux intérêts des salariés.

L'accord national signé n'a pas laissé à l'employeur de possibilité de négocier des accords locaux complémentaires qui auraient pu laisser créer des droits différents selon les sites et selon la présence ou non de syndicats. L'accord ne permet pas non plus aux directions de sites de rêver à des changements futurs selon leur bon vouloir qui aggraveraient les conditions de travail ou porteraient atteinte à la vie privée des salariés. Ceux qui pourraient rêver ici ou là à d'autres organisations du travail se heurteraient à Force Ouvrière et aux salariés.

L'accord n'a pas réglé le détail impliqué par chaque article de l'accord et des retards d'application ou des interprétations différentes peuvent engendrer des tensions et conflits. Nous avons su, à l'intérieur de l'accord ARTT, créer une commission de suivi qui, si elle n'est pas une commission des conflits, devrait permettre le dialogue avec l'employeur.

En vue des prochaines réunions de suivi de l'accord au niveau national, nous invitons chaque salarié à remonter auprès de nos syndiqués tous les conflits, difficultés ou discussions qu'ils ont pu connaître personnellement ou dans leur équipe à l'occasion de l'application d'articles de l'accord ARTT. Nous nous engageons à défendre chaque cas qui nous sera signalé afin que tous les salariés puissent profiter des expériences de chacun.

Le dialogue n'existe pas toujours entre l`employeur Coca-Cola Entreprise sas et les syndicats. Il y a parfois des audiences devant un Tribunal ou des grèves et nous en sommes parfois les victimes ou les acteurs.

L'accord salarial 1999, signé par Force Ouvrière, avait une logique claire. Vu l'inflation annoncée faible, le choix a été fait d'une prime conséquente pour les salariés en-dessous de 20.000F par mois. Mais nous avions prévu une clause de sauvegarde au cas où l'inflation serait forte avec une "augmentation générale". Si l'inflation est forte, tous les salariés sont touchés, et également ceux ayant des salaires supérieurs à 20.000F. Nous avons, avec les autres syndicats, protesté contre l'interprétation unilatérale de l'employeur qui cherchait l'exclusion pour l'"augmentation générale" des salariés au-dessus de 20.000F. Nous ne pouvons accepter, à l'occasion d'application d'accords, des interprétations unilatérales qui portent atteinte aux droits des salariés.

Les accords signés créent des obligations réciproques entre employeur et syndicats. Les salariés ont reçu des plaquettes de Coca-Cola Entreprise sas présentant des modifications dans les cotisations/remboursements de la complémentaire prévoyance-santé que les salariés appellent "Mutuelle". Or, depuis le début de l'année, l'employeur n'a toujours pas convoqué la commission de concertation Prévoyance/Frais médicaux pour qu'un bilan soit fait et des perspectives annoncées. Discuter après coup, c'est considérer les syndicats comme de simples associations de consommateurs. Nous ne pouvons pas accepter la persistance de ces revirements unilatéraux alors que nous nous sommes engagés dans une concertation qui avait bien fonctionné jusqu'à aujourd'hui

Nous appelons les salariés à oser nous soutenir et à nous rejoindre afin de défendre, ensemble, nos droits de salariés et de citoyens chez Coca-Cola Entreprise sas.

Jean-Pierre PUZIN, Délégué syndical central


Dépôt CCE: 22-juin-2000   

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