QUELLES NOUVELLES N°10
No10
8-avril-1998
Editorial:
1997 a été une bonne année, tant pour la progression salariale que pour la mise en place duplan d'actionnariat qui a été apprécié par 80% des salariés. Oublions l'examen des modifications dans la grille de classification qui a été reporté sur le nouvel accord 1998 et espérons que Coca-Cola Entreprise oubliera pour 1998 de payer en fausse monnaie le mérite par le procédé des primes, contrairement à l'accord sur la grille qui précise que l'évolution des salariés se fait par augmentation du coefficient. Si le pourcentage des augmentations au mérite est en baisse pour 1998 (1,7%), il est toujours possible, puisque le pourcentage des méritants peuvent difficilement baisser, de mieux répartir les points. Même un ou deux points n'est pas, pour nous, une aumône; par contre, une prime au mérite, c'est une reconnaissance qui se fane.
1998 sera aussi une bonne année pour la progression salariale (* Malgré le pessimisme obligé d'un journal de prédictions horoscopiques surnommé "Corbeau" distribué aux portes d'un site industriel CCE SA).
· "Augmentation salariale": Lors des négociations, nous n'avons plus eu droit au rappel de "trop donné" de l'année précédente et parfois il faut un petit dessin pour faire percevoir les limites du correct. Nous sommes satisfait que Coca-Cola Entreprise ait, au final, accepté le langage, non de "l'augmentation salariale" qui ne signifie plus rien avec une inflation en baisse, nécessaire au développement de la France dans la Communauté européenne, mais celui de la progression salariale, c'est-à-dire de l'évolution, de la part de Coca-Cola Entreprise, du plus par rapport à l'inflation prévisible. Ce passage de l'obligation de non baisse du pouvoir d'achat à une obligation de progression de ce pouvoir d'achat est le geste le plus significatif de la négociation salariale 98.
· "Primes d'équipe": Plus important que l'augmentation des primes de 8% environ est l'intégration de l'examen de ces primes dans la négociation salariale. Cela fait deux ans que FORCE OUVRIERE faisait figurer l'obligation de discussion dans les accords. En 96, il y a eu une dérobade de Coca-Cola Entreprise pour le rendez-vous. En 97, le rappel n'était fait que pour rappeler que lors de la réévaluation chaque deux ans qui tombait en 98, nous ne voulions plus de dérobade. Les primes d'équipe étant des éléments du salaire pour l'industriel, il est normal que cela fasse partie de la négociation salariale. C'est un bon point pour l'avenir car il n'est pas souhaitable que les directeurs d'usine instituent des primes locales d'équipe qui obligent ceux d'autres équipes à protester par pétition contre l'injustice qu'ils subissent. Pour les primes de contrainte existant encore en local, et que la direction n'a pas voulu examiner nationalement, il appartient à chaque salarié de ne pas signer d'avenant à leur contrat de travail comportant des contraintes sans contrepartie et compensation suffisantes.
· "Revalorisation des astreintes et forfait du soir": Cela faisait longtemps que FORCE OUVRIERE rappelait les exigences d'une adaptation à la vie. Les augmentations, notables, s'adaptent enfin aux contraintes des métiers. Là aussi, l'intégration de ces revalorisations dans un accord négocié marque de la part de Coca-Cola Entreprise un respect des salariés, un peu oublié quand on a affaire à une "note" ou à une "information".
· "Dispositions exceptionnelles Coupe du Monde": Créer des contreparties financières avec le challenge (= défi) pour des contraintes qui seront créées en report de congés ou en journées de travail chargées, c'est bien. Mais la politique des accords d'intéressement nous semble plus appropriée car elle est un engagement contractuel et prolongé. Bien sûr si on se contente d'informer "la commission économique du Comité Central d'Entreprise" des résultats 97, l'effort des salariés risque de retomber après la Coupe.
· "Rendez-vous sur l'organisation du travail": Deux rendez-vous des syndicats avec l'employeur sont programmés sur l'organisation du temps de travail: l'un sur les modifications de postes et l'autre sur l'aménagement réduction du temps de travail.
La réunion de juillet 98 sur la grille de classification doit "examiner au regard des classifications les nouveaux postes ou les nouvelles évolutions" Cette rédaction s'est faite après discussion et notamment intervention de FORCE OUVRIERE. Pour s'entendre, il faut être deux et il faut discuter sur les deux points mis à l'ordre du jour et non chacun parler sans répondre vraiment ou en repoussant à plus tard. L'avenir dira si, après l'accord de 93 sur la grille de classification et les dérives des suivis de la performance individuelle qui se poursuivent, le dialogue entre l'employeur et les syndicats pourra se renouer aussi sur ce point essentiel de la vie des salariés.
La réunion de septembre 98 sur l'aménagement réduction du temps de travail doit "fixer le cadre de travaux conduisant à une réflexion sur l'organisation et la réduction du temps de travail". Cette rédaction s'est faite aussi après discussion et notamment intervention de FORCE OUVRIERE. Cette réunion fixera les moyens que se donneront l'employeur et les syndicats pour discuter du but: "il sera examiné au regard de la loi nouvelle les différentes possibilités en poursuivant l'objectif d'éviter d'augmenter les contraintes des salariés, de prendre en compte leurs aspirations sans pour autant dégrader les résultats économiques de l'Entreprise". Tout un préambule qu'il appartient à chacun des participants de ces réunions de faire sien , au travers de la future négociation, afin de conclure un nouvel accord de réduction du temps de travail.
Georges CHAPUS, Délégué syndical central
Nos avancées:
Lors de différents Comité Central d'Entreprise, depuis trois ans, FORCE OUVRIERE se faisait le porte-parole des commerciaux en réclamant une amélioration de leurs frais "soirée étape".Dans le journal "Quelles Nouvelles" No9 de février 98, nous rappelions, une fois de plus, la légitimité de ces frais de déplacement et les inconvénients de la situation.
Lors de la réunion du 13 mars, les commerciaux ont enfin obtenu satisfaction.
Les frais "soirée étape" seront dorénavant plafonnés à 410F contre 317F auparavant. Lorsque ces frais seront dépassés sur un lieu touristique en saison haute, le plafond passera à 450F avec accord du supérieur hiérarchique. Les frais occasionnés par les repas du soir non assortis de frais d'hôtel ont un plafond fixé à 90F contre 87F précédemment. Tout ceci étant lié à la présentation de justificatifs comme cela était à ce jour.
La ténacité et le dialogue, qui sont pour FORCE OUVRIERE des principes fondamentaux de négociation, ont permis de faire aboutir cette revendication. On ne peut rejeter une demande bien fondée et reconnue sans risquer de se discréditer.
Dépôt CCE: 8-avril-1998