POURQUOI FO N'A PAS SIGNE L'ACCORD SUR LE VOTE ELECTRONIQUE
Pour faire écho aux intérogations que beaucoup nous ont remonté sur l'intérêt du vote électronique chez Coca Cola ent voici les explications qui nourrissent encore aujourd'hui notre position:
Sur la forme, ce fut une tractation que nous qualifions d’atypique, déloyale faite dans l’urgence qui a donné naissance à un accord « bancale » signé par seulement deux organisations syndicales représentatives.
- · La « négociation » a été ouverte dans l’urgence par téléphone le 13 septembre 2010, sachant que vous vouliez expérimenter le vote électronique pour les élections professionnelles au Siège.
- · Aucune réunion physique ne s’est tenue, aucuns échanges directs « autour d’une table » avec toutes les parties prenantes. Une virtualisation des échanges pour un texte mis à la signature début octobre 2010 à la hâte.
- · Nous avions apporté et transmis malgré tous un certain nombre de remarques sur votre projet qui n’ont pas été prise en compte, ni même discutées.
- · Bancale, car aujourd’hui, certaine organisation syndicale signataire de cet accord ne souhaite plus le mettre en œuvre après l’expérimentation qu’elle juge décevante suite aux élections professionnelles au Siège en janvier 2011.
Sur le fond, au-delà de l’intérêt environnemental évident, d’une rapidité du dépouillement des scrutins, nous ne sommes pas confiant par rapport au système informatique.
Le vote électronique ne rime pas toujours avec fiabilité malgré toutes les précautions pouvant être prises. Il ne peut être occulté qu’aucun système informatique n’est totalement inviolable.
Avec les systèmes de vote électronique, le contrôle démocratique échappe de plus en plus aux membres des bureaux de vote, aux scrutateurs et aux électeurs au profit des techniciens informatiques. Ces derniers ne deviennent que des spectateurs d’un système qui les dépasse et qui est vulnérable aux tentatives de fraude.
Le vote électronique peut se faire à distance, c'est-à-dire au moyen de l’outil Internet. Dans cette configuration et dans le cas où il dispose d’un ordinateur professionnel, le salarié peut voter directement depuis son poste de travail. On peut s’interroger sur la légalité d’une telle modalité de vote dans la mesure où le secret du vote ne peut être totalement assurée (le salarié est-il seul devant l’ordinateur ?). La garantie, qu’au moment du vote le salarié n’a subi aucune pression, reste également hypothétique.
Dans ce type de vote, rien ne prémunit réellement contre une usurpation d’identité. Le vote électronique n’est pas un dispositif de nature à garantir totalement la confidentialité et la sincérité du scrutin
Aucune modalité de vote n’apporte autant de garantie que le vote papier (authentification de l’électeur, secret et sincérité du scrutin, absence de pression…). La fiabilité des systèmes de vote électronique ne peut être totalement garantie (risque de fraude massive, agissement de virus, descellement des urnes…).
De plus, cette technologie n’est pas, en soi, une solution au problème de l’abstention. S’il n’augmente pas le taux de participation il peut même, dans certains cas, le faire baisser.
Les élections professionnelles doivent rester un moment de cohésion sociale pendant lequel les salariés expriment librement leur engagement en votant leurs représentants vis-à-vis de l’entreprise.
Toutefois ce mode de scrutin pourrait selon nous, tout comme le vote par correspondance, éventuellement garder un caractère exceptionnel et nécessairement justifié par des contraintes particulières sous certaines conditions. Le vote électronique doit être perçu comme une modalité de vote complémentaire et non exclusive des autres modalités de vote plus traditionnelles. Ce qui n’est pas le cas dans l’accord d’aujourd’hui.
Libre Indépendant
et toujours Déterminé