Coca Cola sort son carnet de chèques pour se restructurer
La direction de Coca Cola et 4 syndicats ont conclu vendredi un accord collectif qui améliore le projet de plan social. Moins de 200 emplois seront finalement supprimés en France, en partie via des départs volontaires et des préretraites financées par l'entreprise. Coca Cola envisage aussi de réduire le nombre de ses comités d'établissements.
Ouverte en novembre dernier, la procédure d'information-consultation du comité central d'entreprise de Coca Cola au sujet du plan de sauvegarde de l'emploi devrait se clôturer les 22 et 23 avril prochains. Les quatre syndicats du groupe (CFDT, CGC, CGT et FO) ont en effet signé vendredi 12 avril un accord collectif sur le plan social.
Dans cet accord "d'engagements réciproques", la CFDT renonce aux procédures engagées devant la justice, notamment au nom du CHSCT.
Moins de 200 postes supprimés en France
Après ces négociations, l'entreprise devrait supprimer moins de 200 postes, sur les 2 800 emplois qu'elle compte en France. Ces suppressions de postes devraient se réaliser, au moins pour partie, sous la forme de départs volontaires, une première vague ayant lieu en septembre 2013 et une seconde en février 2014, contre une échéance fixée initialement à juin 2013.
"L'entreprise a accepté de revoir certaines modalités pour que le plan soit plus intéressant pour les salariés, avec par exemple des indemnités incitatives pour les salariés retrouvant rapidement un poste à l'extérieur", explique Cyril Herbin, délégué syndical central FO.
Une commission sur les conditions de travail de ceux qui restent
L'entreprise va également mettre en place un plan de préretraites à partir de 55 ans. "L'entreprise a sorti son carnet de chèques", résume Christian J. Le délégué CFDT souligne aussi la mise en place, discutée dès cette semaine, d'une commission réunissant les CHSCT et la direction, au sujet des conditions de travail des salariés qui resteront dans l'entreprise mais dont le travail sera affecté par la réorganisation. Une expertise devrait être confiée à un cabinet extérieur.
Car la réorganisation envisagée est une véritable restructuration des activités qui touche tant au découpage des directions régionales et aux équipes commerciales qu'aux services financiers.
Redécoupage des instances
Après la réalisation de ce plan social, les syndicats s'attendent à devoir négocier un redécoupage des périmètres des instances représentatives, avec moins de comités d'établissement, actuellement au nombre de 7, des CE coifffés par un CCE.
Les syndicats s'engagent à renoncer à toute contestation du PSE
Le texte de l'accord collectif signé par les syndicats et la direction de Coca Cola indique qu'en "contrepartie des concessions faites par la société, les organisations syndicales prennent tant individuellement que solidairement leur volonté de n'intenter aucune action judiciaire en leur nom propre tendnat à contester, sur quelques fondements et devant quelque tribunal que ce soit, les projets de réorganisation (...) et ce y compris la justification économique des réorganisations, l'organisation des procédures, les conséquences sur les conditions de travail, l'hygiène, la santé et la sécurité des salariés, l'ordre des licenciements, la détermination des catégories professionnelles, le reclassement et l'ensemble des mesures du PSE". L'accord admet toutefois, selon un paragraphe dont FO revendique la paternité, que les syndicats "ne sauraient renoncer à leur devoir d'accompagnement d'éventuelles actions individuelles si elles venaient à recevoir des demandes en ce sens de la part des salariés".
Article mis en ligne avec l'autorisation de son rédacteur Bernard DOMERGUE