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Publié par Cyril

Comme la loi l’y oblige, Coca-Cola s’est doté d’une base de données économiques et sociales afin de fluidifier les échanges entre la DRH et les partenaires sociaux. Le syndicat FO déplore certains points pratiques de l’outil numérique.

Le numérique ne peut pas tout. Proposer une solution logicielle ne fonctionne pas toujours. Sans réajustements des comportements et des façons de faire, pas de miracles à espérer. Chez Coca-Cola Entreprise, les utilisateurs de la récente base de données économiques et sociales, censée fluidifier le dialogue social au sein de la filiale française, le constatent amèrement. Explications.

La base de données économiques et sociales de Coca-Cola, accessible en ligne.

Depuis juin 2014, les entreprises de plus de 300 salariés ont obligation de mettre à disposition des partenaires sociaux une base de données économiques et sociales (BDES) , en vertu de la loi sur la sécurisation de l’emploi du 14 juin 2013. Ce dossier doit réunir, pour faciliter leur consultation, l’ensemble des informations transmises de façons récurrentes au comité d’entreprise (CE). L’objectif est de fournir un support de préparation aux consultations du CE par la direction. Il fine, il s’agit d’accroître le rôle des représentants des salariés dans les réflexions stratégiques pouvant avoir des conséquences sur l’emploi et les conditions de travail.

Chez Coca-Cola Entreprise, la direction des ressources humaines a choisi d’opter pour une base de données numérique. Concrètement, la BDES est accessible depuis un portail web. Un système de login/mot de passe permet aux utilisateurs autorisés, les élus du personnel, de s’y connecter. Elle n’est pas encore complète mais rien de grave à cela : une circulaire du Ministère du dialogue social datée de mars 2014 donne jusqu’à décembre 2016 pour mettre tous les éléments à disposition. « Cette base est ni plus ni moins que ce que veut en faire l’entreprise. Nous avions espéré que sa mise en place ouvrirait un champ de discussion en vue de disposer des documents nous permettant d’avoir un dialogue social de qualité. Hélas il n’en est rien… », regrette pourtant, d’ores et déjà, Cyril Herbin, délégué syndical central Force Ouvrière chez Coca-Cola Entreprise. Contacté, Coca-Cola Entreprise a reporté à plusieurs reprises un entretien téléphonique sur ce sujet, jusqu’à ne plus donner suite.

Les syndicalistes ont peur d’être « tracké »

D’abord, le syndicaliste craint que lui et ses camarades ne soient pas suffisamment armés pour comprendre toute cette nouvelle masse d’information éditée par l’entreprise. « Il faudrait accompagner les documents d’un glossaire qui définirait tous les calculs de la direction », réclame Cyril Herbin. Transparence ne veut pas dire partage.

Ensuite, certains syndicalistes s’interrogent sur les risques de tracking de leurs activités syndicales que permet, pour partie, un tel logiciel en ligne. Vraie, le système mémorise par quel utilisateur et à quelle heure a été consulté un document. « Une discussion avec la direction aurait pu permettre de clarifier ce point sans altérer la confiance de certains élus quant à cette plate-forme », souligne Cyril Herbin. Coca-Cola Entreprise négocie actuellement avec les représentants des salariés un plan de sauvegarde de l’emploi.

@FL_Debes
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